Eugène Durif, vendredi 28 juillet

Je m’impose des visites
A chaque fois, j’ai envie de partir à toute vitesse, je n’ose pas le faire
J’ai peur de la souffrance
Pourtant, j’ai déjà travaillé dans un hôpital, c’était un hôpital psychiatrique (j’y passais beaucoup de temps dans mon enfance avec mon père qui y était jardinier, puis plus tard j’y ai été aide-soignant… et d’autres approches que j’y ai faites autour de l’écriture et du théâtre… Je ne sais pas pourquoi ce sont des lieux qui me paraissent rassurants)

la « stérilisation centrale », visite du service
des charlottes sur la tête, des chaussures de papier, de grandes blouses transparentes
zone de décontamination
pulvérisateur désinfectant pour les mains
une zone protégée : suppression d’air pour éviter les poussières
(les champs opératoires : ce qui entoure la zone d’opération/ le visage du patient séparé de celui qui opère/ Le visage, domaine de l’anesthésiste)

dans ce rêve de la nuit dernière, un problème de ponctuation transformait totalement le sens d’un texte
(et le cauchemar de cette femme qui sacrifiait ses enfants, les tuait au jour le jour, paisiblement, à petit feu. Besogneuse Médée…)

Des scies, des marteaux, on tape dans l’os
C’est un métier très masculin, dit quelqu’un
Les écarteurs
Les pinces à pression (et autres instruments de torture)

 

Enumération sur étiquettes :
Agrafe blount
Clou de lemoine
Mâchoire hercule
Broche scarf Biotek
Butée Meck 3/2
Syndesmotome
Hadgorn droite
Joint trocard
Joint hystéro
Vis spongieux
Vis cortical
(et autres)

Des boîtes scellées attendent de partir pour une charge d’autoclave
Autre aventure : le déchargement des autoclaves (et son graphe d’autoclave : pré-traitement, post-traitement)

 

Le bruit que ça fait, pendant les opérations, quand ça tombe dans les seaux
(les restes, le gras, la peau, le sang dans des containers jaunes)

Lu sur un panneau avant de partir
« le sourire est le rayonnement du cœur
il éclaire celui qui donne en même temps que celui qui reçoit »

 

Il s’est mis à pleuvoir brusquement après des jours et des semaines d’une chaleur étouffante. Comme si le ciel d’un coup se répandait sur la terre. Nous étions à la terrasse du café l’Amphitryon à Guéret. Dans les rues tout autour et sur la petite place à la fontaine, on s’est mis à courir en tous sens, dans une tentative de fuite désordonnée et précipitée. Le café était plein des consommateurs de la terrasse, surpris, et qui ont commencé à commenter (drôle de chœur) en regardant s’écouler les trombes d’eau.

 

 

 

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