Marie Cosnay, jeudi 13 juillet

 

rien, ne rien faire qu’acheter trois livres à la librairie Aux belles images manger à l’hôpital trouver un adolescent assis sur les marches de l’escalier du hall extérieur, pansement au cœur du bras gauche et cheveux clairsemés, il écoute du rap radio sous le bras

les écrivains dans les chambres d’hôtel, Echenoz à Addis Abeba, Michon à Le Crotoy, la maison de la Creuse de J-B Harrang, attendre pour les lire, frissonnante

rêve d’ateliers d’écriture à la maison de retraite dite EPHAD, je pense à deux phrases de début
Cela commença quand j’étais enfant. Il y avait un grand adulte encombrant*
Il y a des époques où je ne peux me mettre au lit sans être opéré**

Il y a un an nous étions tous à Limours. Demain l’année dernière Emma ma grand-mère est morte. Hier au repas de l’hôpital avec les cadres directeurs médecins j’ai pleuré sans prévoir. J’aurais voulu continuer ne pas par convenance interrompre le chagrin

Daniel a assisté à l’ablation d’une tumeur au sein d’une vieille dame, il en parle avec douceur, la lumière irréelle et les fragments du corps, impossibles

 

 


* Henri Michaux, La séance de sac.

** Id, L’appareil à éventrer.

 

 

 

 

 

 

 

 

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