Marie Cosnay, lundi 17 juillet

 

juillet je ne sais plus le jour, au rythme de l'hôpital, et bientôt plus de rythme du tout, chambre étouffante, salle d'ordinateur, heureusement un repère, cafétéria le midi, les plateaux repas le soir, que parfois l'on gaspille. Chercher des repères à tout prix : des interventions, des visites, comprendre. Ou plus rien du tout, épinglée à soi-même, penser seulement à acheter, quand de nouveau l'on sera mobile, de la lessive, des biscuits, du chocolat et des cigares pour Daniel.
 
Aujourd'hui j'ai appris :
– que les Anglais doivent dans leurs cliniques privées attendre plusieurs années pour se faire opérer ; certains le font dans les hôpitaux français, puisqu'ils y bénéficient de la CMU. Rester fier du service public ;
– que la chimiothérapie coûte extrêment cher ;
– que les jeunes médecins, pour gagner 5000 euros par mois ou plus, choisissent volontiers de travailler dans les laboratoires pharmaceutiques, vendent des boites et des boîtes plutôt qu'ils ne soignent ;
- que l'on peut, à deux pas de l'hôpital, se sentir extrêmement malade, nauséeuse, en proie à des vertiges et faiblesses cardiaques, sans oser pour autant en faire toute une histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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