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Filip Forgeau | Carnet du 18 juin posté le 19 juin


 

[Consigne d'écriture : Transit]


L’asile, c’est tout blanc. Ça ressemble un peu à un hôpital, mais surtout à un aéroport.

Une sorte de grand terminal avec des baies vitrées et des limites à ne pas dépasser.

Il y a même une drôle de porte, toujours fermée, et qui n’a pas de poignée, de sorte qu’on ne peut l’ouvrir de l’extérieur.
Je ne sais ce qui se trouve derrière la porte.
Un homme ? Une femme ? Dieu ? Le Diable ?
En tout cas, un chef de service de ce type, sans nul doute.  

Seul celui (ou celle) qui se trouve derrière la porte peut ouvrir la porte.
J’espère simplement pour lui (ou pour elle) qu’il (qu’elle) est LE (LA) grand(e) Chef d’un grand Service.
Quand je dis « J’espère », je veux dire aussi « Pour ne pas qu’il (qu’elle) se couvre de ridicule, avec une porte pareille »
J’espère donc que l’absence de poignée est à la hauteur de la présence charismatique de l’homme ou de la femme qui se trouve derrière la porte…

Mais, finalement, une porte sans poignée, n’est-ce pas pire qu’une porte verrouillée ?

Ce qui est certain, c’est que ça fait plus hôpital qu’aéroport…

Dans ce drôle d’aéroport, il y a aussi beaucoup de gens. Des blancs, des noirs, des jaunes… L’aéroport est bariolé (même si l’asile, lui, est tout blanc, un peu comme un hôpital ou un aéroport). Un paradoxe de plus.

Est-ce que quelqu’un de « transi », ça veut dire qu’il est en transit ?
Je ne sais pas.
En tout cas, moi, je crois bien que je suis transi.
Transi d’amour, de peur parfois, et de plein d’autres choses.

Transi, et en transit. Quelque part.

 

 

 

 

 

 


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