un mot pour un autre :: les carnets de bord
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Filip Forgeau | Carnet du 29 juin posté le 30 juin
Retour Son corps ruisselant est étendu sur la plage, à même le sable, nu, entièrement nu, juste habillé des grains qui lui collent à la peau, et elle m’attend, me regarde, les cuisses grandes ouvertes, offerte, le dos, relevé, faisant comme un pont avec la cambrure de ses reins, ses fesses moulant leur forme sur le sol granuleux, demi-lunes ensablées, les gouttes d’eau salée perlant entre ses jambes, sur son ventre, dans le creux de son nombril, sur sa toison dorée, jusqu’aux lèvres de son sexe corail qui entrouvre sa barrière, ses yeux brillent au soleil, sa langue humecte sa bouche, je la regarde, le soleil dans mon dos, elle est belle, je la surplombe, l’ombre de mon corps déjà sur le sien, bientôt nos ombres n’en feront qu’une, je m’agenouille, l’eau salée sèche déjà par endroits, des gouttes meurent ici ou là en de petits cratères aux traces de sel, mais son sexe brille toujours malgré tout, surtout quand je le touche, une source qui jaillit, qui perle doucement d’abord, puis tel un torrent, à l’orée de ses lèvres inondées, le flot coule doucement, il transporte le désir de la bouche de son sexe à celle de son anus, sa langue passe et repasse sur sa bouche, ses yeux se ferment, ils semblent gémir en même temps que sa voix, un murmure tout en spasmes, psalmodié presque, découpé par le souffle, son corail rougit sous mes doigts qui le pénètrent avec douceur, par caresses, sans le heurter, son plaisir et sa pudeur se confondent en lui, mes doigts brillent à leur tour, l’eau de son sexe suinte sur mes doigts, j’appose ma bouche tel un sceau sur sa fente, juste sur sa fente, son eau est salée comme celle de l’océan, mes doigts courent de son sexe à son anus, d’une bouche à l’autre, y glissent plutôt, portés par le courant de son eau, le corail frémit, la rose de son anus aussi, comme si elle ouvrait doucement ses pétales, ses mains à elle s’enfoncent dans le sable, les doigts s’y crispent et y crissent, ses ongles disparaissent sous les dunes, ensevelis, la cambrure de ses reins s’accentue, ses fesses brouillent leur trace sur le sol, gesticulant doucement sur elle-même, dans leur frottement elles s’offrent à mes doigts, fragiles, ma langue sort de son écrin, elle titille le corail, excite les muqueuses, lape doucement son eau de bas en eau, puis de haut en bas, de l’anus à son sexe, de son sexe à l’anus, se frayant un passage dans la raie de ses fesses, ses paupières se crispent pour mieux se détendre aussitôt, comme tout son corps, aussitôt crispé, aussitôt abandonné, tour à tour actif et passif, anxieux et impatient du plaisir qui monte en lui, en elle, docile et sauvage, volontaire et asservi, mon sexe est dur, long et effilé, comme elle l’aime, comme elle aime le sentir en elle, elle l’attend déjà, me le demande, me le demande en elle, l’invoque presque, tout en elle désire mon sexe en elle, le rythme de ses paupières, la crispation de ses doigts, la cambrure de ses reins, le frottement de ses fesses ondulant sur le sable, le relâchement de son anus sous la pression de mes doigts, je viens doucement en elle, tout doucement, je sens toutes les branches de son corail s’écarter pour me laisser la voie, mon sexe est au fond d’elle, il touche le fond, la rose de son anus ouvre toutes ses pétales pour y sentir fleurir mes doigts, ses fesses balayent le sable, tous ses muscles se resserrent pour mieux garder captif et mon sexe et mes doigts au plus profond d’elle-même, je l’aime, avec volupté et violence, comme elle aime que je l’aime.
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