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Pascale Lemée | Carnet du 18 juin posté le 19 juin


[Consigne d'écriture : Etat des lieux]


Au soir du premier jour j’avais écrit : l’état des lieux c’est la présence physique, audible, palpable des uns, traversée déjà de toute part de l’absence du corps des autres.

Depuis, par leur présence j’ai été chaque jour un peu plus habitée. Certains en moi se sont comme arrêtés l’espace d’un instant, d’autres pour quelques heures, d’autres encore pour des jours, des nuits… De chacun j’ai pu découvrir le visage, le regard, le corps, la voix, et chacun m’a donné son prénom. Et moi j’ai fait de même, je leur ai tout donné et mon prénom et mon visage et mon regard et mon corps et ma voix. Je les ai écoutés se raconter ou se taire, comme ils ont pu entendre mon silence, m’écouter ou me lire. Après chacune de nos rencontres je les emporte, en moi les porte. Dans les mots écrits chaque jour, seule dans ma chambre, d’eux je me souviens, avec eux revis chaque moment. Et à cet instant précis où ensemble nous sommes encore, si je ne peux ici nommément les citer, des mots qui me viennent d’eux s’écrivent qui les racontent tout entiers, des mots simples et fragiles comme confiance, partage, connaissance, reconnaissance. Ainsi aujourd’hui l’état des lieux est-il la présence physique, palpable, audible des uns habités par la présence du corps des autres.

 

 

 

 

 


Jour après jour, l'intégrale du carnet de Pascale Lemée
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