un mot pour un autre :: les carnets de bord
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François Chaffin | Carnet du 17 juin posté le 18 juin
[Consigne d'écriture…]
Un vent de terre
Inventaire (bis) Un entonnoir
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Un type Un type, quelque part dans le parc, il fume, il regarde attentivement la fumée passée dans son corps sortir de sa bouche et devenir formes, évocations, signes. Il ne dit rien. Les paquets en fumée sortent d’entre ses lèvres, s’élèvent, soulevés par l’absence de poids, par l’intensité du regard. Ainsi dansent en d’approximatives verticalités des suites géométriques, sphères boursouflées, triangles rebelles, polygones en mutations incessantes, qui deviennent en prenant de la hauteur des bizarreries qu’on ne sait pas nommer. Viennent alors les animaux et les visages mêlés, ces monstres gentils qui faisaient le ménage sous l’épiderme, si heureux de s’en sortir enfin, un jour qu’il ne pleut pas. Ensuite, c’est au tour des mauvaises pensées, des souffrances mal contenues, des herbes de silence, des rêveries chimiques, qui, dans des robes de volutes, se tordent sous les grimaces du vent. Encore et encore, par la bouche du fumeur, ils sortent, ils s’échappent, les sales peuples du dedans, libérés des geôles thoraciques, encore ils s’élèvent, se confondent aux immensités, disparaissent. Enfin le type écrase son mégot, ferme les yeux, consulte son esprit, sa chair, y voit toutes places nettes, un empire où vivre en paix. Alors il touche terre, il sourit et s’en va, laissant dans son sillage l’air colmater son absence avec un bruit de tôle qu’on déplie…
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Jack Jack n’est pas un personnage romantique. Jack n’est pas un héros, pas un anti-héros, pas un salaud ni un type ordinaire, et Jack n’est pas une femme non plus. Un chien ? Vous déconnez ou quoi ! Jack est ambulancier au pavillon, et en théorie, il n’est pas impossible de faire une vie avec ça. Son seul vrai handicap, c’est qu’il n’existe pas.
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