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François Chaffin | Carnet du 26 juin posté le 27 juin

 

[Consigne d'écriture : Un jour, une nuit]

 

Un jour, une nuit
Allez hop, zou, circulez !
Un jour, une nuit
A la queue leu leu
Tous en tête à queue
Jour après jour
Les nuits entières au pavillon
Matin midi et soir
Nos êtres recommencés
Du soleil qui se lève au soleil qui se couche
Au soleil qui se lève
Nos être bègues
Dans la spirale du clocher
Un jour une nuit
Un autre jour une autre nuit
Le tournis des chronomètres
Et la valse des chariots
La valse des médocs
Des cafés et des clopes
Encore un jour encore une nuit
L’interminable colimaçon
Gestes et paroles
Mouvements, regards, les habitudes
Les petits plaisirs
Les mêmes douleurs
Le va et vient
Et puis le va qui s’en revient
Jours et nuits
La même pensée
Centrifugeuse
Jours et nuits
Partir mais revenir
Indéfiniment
Un jour une nuit
Le même jour mais la même nuit
Tout qui tourne et tourne et tourne
Se tourne sans fin la même vis
Jusqu’au jour où
La nuit où
Une fois dans ta vie
Une chance la tienne
Pas deux
Tu traces tout droit
Tu sors la tête de la machine
Son tambour explose
Et tu sors
Tu t’en sors
Tu guéris
Tu t’éjectes
Et c’est le jour et la nuit…

 

 

* * * * * *

 

Jack

Jack est dans l’ambulance et dans ses rêves
Jack est au four et au moulin
Jack est au sport et à l’atelier peinture
Jack se soigne et soigne ses amis
Jack se couche et Jack s’éveille
Il est au self et au pavillon
Aux toilettes et dans la semoule
Jack est un ambulancier
Jack est un fou
Jack est ici et ailleurs
D’ici et d’ailleurs
Il est maintenant et tout à l’heure
Jack est ubique !
Ubique en son genre
On aimerait qu’il soit comme nous
On aimerait que ce soit plus simple
On voudrait que Jack soit juste Jack
Un seul et unique Jack
Un petit Pierre Paul Jacques
Un petit saint dans sa coquille
Mais non
Il est ubique Jack
Ubique
Et ça nous emmerde…

 

 

* * * * * *

 

La vie à moitié rose

En sortant de la cafétéria, une femme habillée de rose s’arrête au seuil de la porte, considère la météo d’un œil expert, réfléchit quelques secondes, ôte une espadrille rose de son pied gauche, et s’éloigne dans le parc, son pied droit seul chaussé. Je la regarde sans me demander quoi que ce soit, rêvassant soudain à de vagues flamants roses et unijambistes. Si je devais trouver raison à cela, la poésie n’existerait plus.

 

 

 

 

 


Jour après jour, l'intégrale du carnet de François Chaffin
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