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Jean-François Patricola | Carnet du 29 juin posté le 30 juin

 

[Consigne d'écriture : Etat des lieux de sortie]

Etat des lieux de sortie. Des graffiti sur les murs ; obscènes. Ceux de Filip F. Ça fait Désordre. C’est son style de fabrique. Son cul c’est son style chantait l’anar monégasque (un oxymore à lui tout seul cet homme-là ! ). Il manque des casseroles dans la cuisine. François C. en a plein derrière lui ; une immense traîne telle une comète. Voyez plutôt avec lui. Etat des lieux de sortie : ça signifie bon de sortie, non ? Pascale L. ne l’obtient pas ! Du rab ! On la garde encore un peu. On l’aime bien ici. On la réclame, on l’adule et on l’adore. La dore sur le grill de l’autre. Elle s’en moque, Micheline Dax peut bien attendre, non ? Ils n’ont qu’à faire leur réunion plus tard et aller pécher en attendant ; du capitaine. Etats des lieux de sortie : ça vous fiche le cafard ; cet insecte censé incarner le noir et la mélancolie. Y’a des cafards dorés et tout brillants pourtant ! Le français, quelle belle langue : araignée dans le plafond, j’ai le cafard, j’ai le bourdon, etc… Belle langue qui n’aime pas les insectes sauf si t’es une fourmi ! C’est pourquoi Jeff s’en va sans se retourner. Mauvais sangs. Sang noir. Cent noirs. Ici, Esquirol, c’est un encrier où il est las de tremper sa plume. Et Jack, lui il ne reste pas ; malheureusement. Jack n’est pas une personne ; c’est un événement. Un événement survenu à chacun. Il est là dans les valises de tous comme un bibelot, un souvenir de pacotille, dans les cœurs et dans les esprits comme une douleur vivace. Une chimère tapie qui attend patiemment de resurgir du néant. Sortie en lettres vertes sur fond noir. Les martiens parlent aux martiens. Dialogues de sourds. De fous. Dans la nef existence qui prend l’eau de toutes parts, mais se refuse à l’admettre. Entrée. Sortie. Rétention. Détention. Tension. Sion. Scions les branches sur lesquelles nous sommes assis. A-scie. Etats des lieux de sortie. Et pourquoi faire ? Pour légitimer quel état ? Etat ? quel avant et quel après ? La communication que ça s’appelle ! Communiquer. Avant on communier. Mais Dieu est mort ! Alors, on s’arrange. On se débrouille. On brouille les codes et les ondes. On communique. On nique aussi ceux qui n’aiment pas communiquer. Et les retours sur investissements. Investi ment ! Vesti mentaire. Inventaire. On en revient à cocher des cases sur de la paperasse rose et bleu : « il n’y avait pas de trou là dans le mur » dit le monsieur en blouse blanche en pointant du doigt la béance. Non, mais il y avait bien des cases qui faisaient défaut avant l’admission au Pavillon des Ambulanciers. Peu importe, la chasse aux traces est maintenue. « Là, tous les trous dans le mur, ça n’y était pas, c’est quoi ? » lance la voix d’inquisiteur. François C, penaud, répond : « des mites ». Des mites ! des mythes ! arrête tes conneries François. Arrête tout merde ! Fais pas ton Jack ! Bordel, on se tire à tire-d’aile loin d’ici, on s’en fout, dis-leur que c’est les impacts des fléchettes quand t’essayais de viser la photographie de Jack ! Dis-leur ce qu’ils veulent entendre et qu’on se tire ! « Là, dans la chambre, c’est quoi les auréoles jaunes au plafond, ça n’y était pas ? ». Sûrement pas le trop plein de Pascale L. Non, c’est juste les ravages de la nicotine. Cesser d’être incontinent. Un contient. Là où je suis je demeure. A la dérive le contient. Demeurés va ! « Là, dans la chambre du milieu, c’est quoi le rangement parfait, les draps pliés, le lit au carré, les prises astiquées et reluisantes, ça n’y était pas ? ». C’est Jünger ! Au suivant !

 

 


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